Dire non à un second rendez-vous sans blesser ni culpabiliser ?
Vous venez de vivre un premier rendez-vous sympathique, mais sans étincelle. L’autre personne semble intéressée, vous envoie des messages enthousiastes, et vous sentez qu’elle attend une suite. Sauf que vous, vous savez déjà que ça ne collera pas. Comment dire non avec respect, sans cruauté ni faux espoirs, tout en gérant votre propre inconfort ?
En bref
- Dire non est un acte de respect mutuel
- Le silence est la pire des réponses
- La clarté vaut mieux que la fausse gentillesse
Pourquoi c’est si difficile de dire non après un premier rendez-vous
Le premier rendez-vous s’est bien passé. Pas de catastrophe, pas de signaux d’alarme évidents. La personne en face était correcte, drôle même. Mais voilà : vous ne ressentez rien. Pas de papillons, pas d’envie de prolonger la soirée, pas cette curiosité qui vous donne envie de mieux connaître l’autre. Et maintenant, cette personne vous écrit, remercie pour la soirée, suggère de se revoir.
C’est là que le malaise s’installe. Dire non à quelqu’un qui ne vous a rien fait de mal, c’est inconfortable. Vous ne voulez pas passer pour quelqu’un de cruel, d’arrogant ou de superficiel. Vous imaginez la déception de l’autre, et cette simple pensée vous donne envie de repousser la conversation, de laisser traîner, d’espérer que le message se perdra dans la nature.
Le coût du silence et de l’évitement
Selon plusieurs études sur les comportements de dating en ligne, le ghosting – cette pratique qui consiste à disparaître sans explication – est devenu monnaie courante. Une enquête menée en 2023 par le site de rencontres Plenty of Fish révèle que 78% des célibataires ont déjà été ghostés au moins une fois. Pourtant, cette même enquête montre que 95% des personnes interrogées préféreraient recevoir un message de refus clair plutôt que de rester dans le flou.
Le silence n’est pas neutre. Il laisse l’autre dans l’incertitude, nourrit de faux espoirs, et génère souvent plus de frustration qu’un refus honnête. Pour vous aussi, l’évitement a un coût : culpabilité latente, stress à chaque notification, sentiment désagréable de lâcheté.
1. Répondez rapidement, sans laisser traîner
Plus vous attendez, plus le message devient difficile à envoyer. Et plus l’autre personne s’investit émotionnellement dans l’idée d’un second rendez-vous. Si vous savez dès la fin du premier date que vous ne souhaitez pas poursuivre, n’attendez pas une semaine pour le dire.
L’idéal : répondre dans les 24 à 48 heures suivant le dernier échange. Pas besoin de précipitation, mais évitez de laisser passer plusieurs jours. Votre interlocuteur mérite une réponse claire et rapide, tout comme vous aimeriez en recevoir une.
2. Soyez direct sans être brutal
Il existe un équilibre délicat entre clarté et brutalité. Dire « Tu ne m’attires pas du tout » ou « J’ai trouvé la soirée vraiment ennuyeuse » n’apporte rien de constructif et blesse inutilement. À l’inverse, noyer votre refus dans des formulations trop vagues (« C’est pas le bon moment pour moi », « Je suis super occupé en ce moment ») laisse la porte entrouverte et entretient l’ambiguïté.
La formule efficace combine honnêteté et bienveillance. Par exemple : « J’ai passé un bon moment hier, mais je ne ressens pas la connexion nécessaire pour aller plus loin. Je préfère être honnête avec toi dès maintenant. » C’est clair, respectueux, et ça ne laisse pas de place au doute.
3. Ne vous justifiez pas à l’excès
L’erreur fréquente après un refus, c’est de vouloir trop expliquer. Vous n’avez pas à fournir une liste détaillée des raisons pour lesquelles ça ne colle pas. D’abord parce que l’attraction ou son absence n’est pas toujours rationnelle. Ensuite parce que trop de justifications sonnent souvent comme des excuses maladroites ou, pire, comme des critiques déguisées.
« Je ne pense pas qu’on soit compatibles » suffit amplement. Vous n’avez pas à détailler si c’est une question d’humour, de rythme de vie, d’attirance physique ou de vision du couple. L’autre personne n’a pas besoin d’un débriefing complet : elle a besoin d’une réponse claire.
4. Évitez les fausses portes de sortie
Proposer de « rester amis » alors que vous n’avez aucune intention de maintenir le contact, c’est une fausse gentillesse. Dire « On se recroisera peut-être », « Qui sait ce que l’avenir nous réserve » ou « Recontacte-moi dans quelques mois », c’est maintenir un espoir artificiel.
Si vous ne voulez pas d’amitié, n’en proposez pas. Si vous ne voyez aucune possibilité future, ne laissez pas croire le contraire. Ces formules visent à apaiser votre propre inconfort, pas à respecter l’autre. Elles compliquent la situation au lieu de la clarifier.
5. Gérez votre propre culpabilité
Dire non ne fait pas de vous une mauvaise personne. Vous n’êtes pas responsable des sentiments de l’autre, surtout après un seul rendez-vous. L’attraction ne se commande pas, et forcer une relation par pitié ou par peur de décevoir ne mène nulle part.
Rappelez-vous : en refusant clairement, vous libérez l’autre personne. Vous lui permettez de ne pas perdre de temps avec quelqu’un qui n’est pas disponible émotionnellement, de tourner la page rapidement, et de se concentrer sur des rencontres avec du potentiel.
Recadrer la culpabilité comme un acte de respect
Plutôt que de voir votre refus comme une blessure infligée, voyez-le comme un acte de transparence. Vous offrez à l’autre la possibilité de rebondir rapidement, sans s’accrocher à une illusion. C’est inconfortable sur le moment, mais infiniment plus respectueux qu’un ghosting ou qu’une relation qui traîne par politesse.
6. Préparez-vous à une réaction, sans vous laisser manipuler
La plupart des gens accepteront votre refus avec maturité. Certains vous remercieront même pour votre honnêteté. Mais il arrive que la réaction soit moins sereine : insistance, tentative de négociation (« Donne-moi une seconde chance »), reproches (« Tu es trop exigeant(e) »), ou même agressivité.
Si cela arrive, tenez bon. Vous n’avez pas à vous justifier davantage, à répondre à des messages insistants, ou à vous laisser culpabiliser. Un simple « Je comprends que ce soit décevant, mais ma décision est prise » suffit. Si l’insistance continue, vous avez tout à fait le droit de ne plus répondre.
Exemples de messages clairs et respectueux
- « Merci pour cette soirée, j’ai passé un bon moment. Mais je ne ressens pas le déclic nécessaire pour aller plus loin. Je te souhaite sincèrement de trouver quelqu’un avec qui ça matchera vraiment. »
- « J’ai apprécié notre échange, mais je ne pense pas qu’on soit sur la même longueur d’onde. Je préfère être honnête dès maintenant plutôt que de te faire perdre du temps. »
- « C’était sympa de te rencontrer, mais je ne sens pas la connexion que je recherche. Je te souhaite plein de belles rencontres. »
Dire non, c’est aussi prendre soin de soi
Refuser un second rendez-vous n’est pas un échec, c’est un acte de clarté. C’est reconnaître ce que vous ressentez – ou ne ressentez pas – et agir en conséquence. C’est aussi respecter votre temps, votre énergie émotionnelle, et votre droit à chercher une relation qui vous correspond vraiment. En apprenant à dire non avec clarté et bienveillance, vous participez à une culture du dating plus saine, où l’honnêteté prime sur les faux-semblants. Et vous vous donnez, à vous aussi, la permission d’être traité avec la même transparence.







